Espace médecins3 questions au Dr Nicolas Landragin, médecin neurologue remplacé à Montpellier.
1. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Il est toujours difficile de trouver une continuité entre ce qui a motivé l’entrée en médecine et ce qui nous pousse au quotidien 20 ans plus tard. La neurologie demeure pour moi à la fois une spécialité très humaine où le temps accordé à chaque patient reste (relativement) préservé et où l’aspect diagnostic et technique est intellectuellement très stimulant. La spécialité continue de progresser dans l’épilepsie, la prise en charge des AVC et nous avons eu la chance de monter une Unité Neurovasculaire. J’ai donc une prise en charge très variée et stimulante, alternant le cabinet et l’activité en établissement hospitalier privé.
2. Les remplacements, ça se passe comment pour vous ?
Comme beaucoup, je suis passé du statut de remplaçant à celui de remplacé. Nous recherchons surtout des remplaçants sur notre activité d’astreinte au sein de l’Unité Neurovasculaire de la clinique, sur des week-ends principalement, et exclusivement à ce stade par le biais de notre réseau local grâce aux internes ou aux CCA de Montpellier.
Globalement nous avons la chance d’être attractifs et de bénéficier d’une bonne réputation auprès des jeunes neurologues de la région. Nous appliquons par principe une réversion de l’intégralité des revenus. Nous gérons nos contrats de manière manuelle et tout se fait de manière un peu « artisanale ».
3. Quel enjeu pour la santé de demain ?
La problématique du quotidien n’est pas en premier lieu le développement de la e-santé, mais le comblement du fossé qui s’est créé entre la demande de soins et l’offre. L’enjeu majeur reste la démographie médicale. Ce problème touche toutes les spécialités, tous les territoires, et si la télémédecine est un progrès majeur, les perspectives des prochaines années sont assez inquiétantes.
Je suis certain par ailleurs que les médecins seront largement aidés par la technologie : préconsultation, suivi inter consultation de manière autonome, aide à la rédaction des comptes-rendus (les solutions existent déjà avec Nabla), etc. La technologie aidera le médecin, il sera plus efficace, mais la technologie ne remplacera pas le médecin.
