Espace médecins3 questions à Clotaire DENYS, interne en médecine générale à Rennes, qui effectue des remplacements depuis août 2022.
1. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Les remplacements permettent de rester au contact de la médecine libérale alors que l’internat de médecine générale est principalement hospitalier. En effet, nous n’avons que deux stages sur six en ambulatoire, les remplacements sont alors un bon moyen de faire ce qui m’a attiré dans cette spécialité, c’est-à-dire du libéral et de l’ambulatoire. Evidemment, c’est prendre du temps personnel et travailler un peu plus mais c’est vraiment agréable de revoir la médecine ambulatoire en dehors de l’hôpital. Cela permet aussi d’approfondir sa formation car c’est en forgeant qu’on devient forgeron. L’expérience est à mes yeux importante pour s’améliorer et être plus à l’aise dans notre pratique. L’aspect financier est aussi un moteur car un complément de revenu n’est pas superflu pour pouvoir se faire plaisir et préparer des projets futurs qui ne seraient pas forcément possibles avec uniquement un salaire d’interne.
2. Les remplacements, ça se passe comment pour vous ?
J’effectue ponctuellement des remplacements dans une maison médicale de garde, ce qui se marie plus facilement avec mon emploi du temps. En effet, les remplacements ne sont possibles que sur le temps libre et avec les stages, il s’agit surtout des soirs et week-ends. Je suis donc sur une mailing liste d’échange de garde de l’association de permanence de soins de mon département et j’en récupère de temps en temps mais pas plus de 2-3 par mois. Cela m’a aussi permis de me faire des contacts auprès des praticiens de mon département chez qui je fais parfois des jours de remplacements dans leur cabinet sur des jours de libre.
3. Quel enjeu pour la santé de demain ?
Le fait que les internes puissent effectuer des remplacements permet une plus grande permanence des soins. Les médecins installés ne sont pas des machines et comme tout le monde, ils ont besoin de vacances, de jours de repos ou de formation. Alors pendant ces moments-là, quand les médecins ne peuvent assurer la permanence des soins de leurs patients, il faut nécessairement des remplaçants. Sans remplaçant, les patients ayant besoin d’une consultation finissent souvent aux urgences. En effet, un grand nombre de consultations aux urgences commencent par « mon médecin traitant est en vacances ». Le remplaçant permet d’éviter ces recours aux urgences qui sont saturées et permettent donc une meilleure permanence des soins. Et actuellement quand on voit la difficulté qu’ont les médecins pour trouver des remplaçants, il y a un véritable enjeu pour demain de favoriser les remplacements chez les internes et jeunes thésés pour éviter un engorgement des services d’urgences.
